domingo, 9 de agosto de 2009
L'horloge
Horloge! dieu sinistre, effrayant, impassible
Dont le doigt nous menace et nous dit "Souviens-toi!
Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible;
Le Plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
Ainsi qu'une sylphide au fond de sa coulisse;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.
Trois mille six cent fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi! - Rapide, avec sa voix
D'insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde!
Remember! Souviens-toi, prodigue Esto memor!
[Mon gosier de métal parle toutes les langues]
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or!
Souviens-toi que le temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup! c'est la loi.
Le jour décroit; la nuit augmente, souviens-toi!
Le gouffre a toujours soif; la clepsydre se vide.
Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,
Où l'auguste Vertu, ton épouse encore vierge,
Où le repentir même [oh! la dernière auberge!]
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche! il est trop tard!
Charles Baudelaire.
¡Reloj! Dios espantoso, siniestro e impasible,
Cuyo dedo amenaza, diciéndonos "¡recuerda!"
Los vibrantes dolores en tu asustado pecho,
Como en una diana pronto se clavarán;
El placer vaporoso huirá hacia el horizonte
Como escapa una sílfide detrás del bastidor;
Arranca cada instante un trozo de delicia
Concedida a los hombres en su época mejor.
Tres mil seiscientas veces cada hora, el Segundo
Susurra "¡Acuérdate!" -Con voz vertiginosa
De insecto, Ahora dice: "¡Heme otra vez aquí
Ya succioné tu vida con mi trompa asquerosa!"
¡Remember! ¡Esto memor! ¡Pródigo, Acuérdate!
(Mi garganta metálica toda lengua conoce)
Ganga son los minutos, ¡oh, alocado mortal!
Y no hay que abandonarlos sin extraer su oro.
Acuérdate: es el tiempo un tenaz jugador
Que sin trampas te vence en cada envite. Es ley.
Decrece el día, la noche se aproxima; ¡recuerda!
Es voraz el abismo, se vacía la clepsidra.
Pronto sonará la hora en que el divino Azar,
O la augusta Virtud, tu aún intacta esposa,
O el arrepentimiento (¡Oh, esa posada última!)
Todo te dirá "¡Es tarde! ¡Muere, viejo cobarde!"
Charles Baudelaire, Las Flores del Mal.
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