sábado, 13 de octubre de 2012

Le dormeur du val



C'est un trou de verdure ou chante une riviere,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent; ou le soleil, de la montagne fiere,
Luit: c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tete nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort; il est etendu dans l'herbe, sous la nue,
Pale dans son lit vert ou la lumiere pleut.

Les pieds dans les glaieuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme:
Nature, berce-le chaudement: il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au cote droit.

Arthur Rimbaud.



EL DURMIENTE DEL VALLE

Un hoyo de verdor donde un arroyo canta
y fija, alocado, en la hierba jirones
de plata; donde brilla el sol de la montaña;
es un pequeño valle en que la luz riela.


Desnuda la cabeza, boquiabierto, un soldado,
con la nuca sumida en fresco berro azul,
duerme; en su lecho verde, tendido bajo el cielo
sobre la yerba pálido, donde llueve la luz.

Los pies en los gladiolos, duerme sonriente
como un niño enfermo que estuviera soñando.
Naturaleza mécelo, con calor: tiene frío.


Los perfumes no hacen tremolar sus aletas;
tranquilo duerme al sol, la mano sobre el pecho:
Hay un rojo agujero en su costado derecho.
Arthur Rimbaud

Poesías, 1870 
(traducción de J.F.Vidal-Jover)


Sapho - Le Dormeur du Val


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